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La varénicline , le sevrage tabagique , et les effets indésirables neuropsychiatriques


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La varénicline, un agoniste partiel des récepteurs de la nicotine, est approuvé par l’agence américaine des produits alimentaires et médicaments (FDA) pour l'utilisation dans le sevrage tabagique. Les taux de sevrage tabagique avec la varénicline sont généralement deux à trois fois plus élevés que dans les tentatives de sevrage non assistées. La surveillance après la commercialisation a montré que la varénicline peut être associée à un risque d'effets indésirables neuropsychiatriques, tels que la dépression et les pensées ou comportements suicidaires. Ceci a conduit la FDA en 2009 à émettre un avertissement encadré de noir concernant les effets neuropsychiatriques de la varénicline. Des essais contrôlés randomisés n'ont pas mis en évidence ce risque élevé.

Un essai contrôlé randomisé récent portant sur 294 patients volontaires comparant la varénicline et le bupropion avec un placebo en termes d’effets neuropsychiatriques éventuels a trouvé un taux diminué de dépression, affect émoussé et la tristesse dans le groupe varénicline par rapport au groupe placebo.

Les auteurs ont utilisé des données provenant d'essais contrôlés randomisés et d'une large étude observationnelle du ministère de la Défense (DOD) pour évaluer l'efficacité et l'innocuité de la varénicline.

Les auteurs ont réanalysé les données de 17 essais contrôlés randomisés (N = 8027) de la varénicline versus placebo menées par Pfizer, pour évaluer l'abstinence de fumer et ses rapports avec les pensées et comportements suicidaires, la dépression, agression / agitation , les nausées et de comparer les effets chez les patients avec Troubles psychiatriques (n = 1004 ) et sans Troubles psychiatriques (n = 7023 ). Les données sont analysées par une régression logistique à effets mixtes et les analyses ont été effectuées à l'aide de model SuperMix. Les auteurs ont également analysé les données d’une étude observationnelle du DOD qui est une cohorte rétrospective comparant (30 jours et 60 jours) les taux d’effets indésirables neuropsychiatrique aigus chez les patients recevant la varénicline ou un traitement de substitution de la nicotine (N = 35 800) par rapport au placebo, en utilisant des données provenant du système de santé militaire.

Les auteurs ont examiné les diagnostics neuropsychiatriques suivants : Trouble anxieux, trouble dépressif , troubles mentaux liés à l’usage de substance, accès psychotique aigu , la schizophrénie , troubles de l'humeur , troubles délirants, troubles anxieux, trouble de stress post traumatique (SSPT ) et les tentatives de suicide . Les taux ont été comparés en utilisant le test exact de Fisher et en utilisant les équations d'estimation généralisées.

Dans les essais contrôlés randomisés, la varénicline a augmenté le risque de nausées (OR = 3,69, IC 95% 3,03 à 4,48 ) mais pas les taux d'événements suicidaires ,de la dépression ou l'agression / agitation . Il a augmenté de façon significative le taux d'abstinence de 124% par rapport au placebo et 22 % par rapport au bupropion. Ayant une maladie psychiatrique actuelle ou dans les antécédents on a noté une élévation de risque d’effets neuropsychiatriques aussi bien chez les patients traités que sous placebo. Dans l'étude DOD, le taux global de troubles neuropsychiatriques était significativement plus faible pour la varénicline que pour le traitement de substitution de la nicotine (2,28 % par rapport à 3,16%).

En conclusion, la synthèse des auteurs et la réanalyse d’essais randomisés contrôlés par placebo et une analyse originale d'une large étude observationnelle du ministère de la Défense (DOD) n’a révélé aucune preuve que la varénicline est associée à des effets indésirables neuropsychiatriques et a confirmé que les nausées représentent un effet secondaire notable. Ces résultats sont généralement conformes aux données de la littérature. Cette analyse a montré l'efficacité supérieure de la varénicline par rapport au placebo et au bupropion indiquant un avantage considérable sans risque d'effets indésirables neuropsychiatriques graves. Ces résultats se généralisent aux patients avec ou sans histoire récente d'un trouble psychiatrique.

  • Dr Rharrabti Souad Service de psychiatrie
  • CHU Hassan II Fès
  • Le 20/12/2013

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