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Diabète de type 2 chez les jeunes exposés à des antipsychotiques - Revue systématique et méta-analyse


IMPORTANCE :

les antipsychotiques sont utilisés de plus en plus chez les jeunes, mais les risques cardio-métaboliques et surtout le diabète de type 2 (DT2) ont soulevé des inquiétudes supplémentaires.

OBJECTIF : évaluer le risque de DT2 associé au traitement antipsychotique chez les jeunes,

SOURCES DE DONNÉES :

Recherche systématique de la littérature de PubMed et PsycINFO sans restriction linguistique à partir de la date de création de la base de données jusqu'au 4 mai 2015. L'analyse des données ont été réalisées en Juillet 2015, et des analyses supplémentaires ont été ajoutées jusqu'au Novembre 2015.

SÉLECTION DES ÉTUDES :

Les études longitudinales ayant déclaré l'incidence du DT2 chez les jeunes âgés de 2 à 24 ans exposés à des antipsychotiques pendant au moins 3 mois.

RÉSULTATS ET PRINCIPALES MESURES :

Les principaux résultats de l'étude ont défini le diabète de type 2, exprimé comme risque cumulative de DT2 ou par taux d'incidence du DT2 exprimés par lindice patient-années.

Les résultats secondaires incluaient la comparaison des résultats primaires chez les jeunes traités par les antipsychotiques avec des contrôles psychiatriques chez des témoins ne reçevant pas les antipsychotiques ou à des témoins sains.

RÉSULTATS :

Treize études ont été retenues dans la méta-analyse, y compris 185 105 jeunes exposés à des antipsychotiques et 310 438 patients-années.

L'âge moyen des patients était de 14,1 ans, dont 59,5% étaient des hommes. La durée moyenne du suivi était de 1,7 an.

Parmi ces études, 7 comprenaient des contrôles psychiatriques (1 342 121 patients et 2 071 135 patients-années), et 8 études comprenaient des contrôles sains (298 803 patients et 463 084 années-patients).

Les jeunes exposés aux antipsychotique avaient :

  • Un risque cumulatif de DT2 de 5,72 pour 1000 patients.
  • Le taux d'incidence était de 3,09 cas pour 1000 années-patients.
  • Comparativement aux témoins en bonne santé,

  • Le risque de DT2 cumulative (OR : 2,58)
  • Le rapport de taux d'incidence (IRR) (IRR, 3,02) était significativement plus élevé chez Les jeunes exposés aux antipsychotiques.
  • De même, par rapport aux contrôles psychiatriques, Les jeunes exposés aux antipsychotiques avait significativement :
  • Un risque cumulatif plus élevé de DT2 (OR, 2,09; IC à 95%, de 1,50 à 52,90; P < 0,0001) et le TRI (IRR, 1,79; IC 95%, 1,31 à 2,44; P < 0,0001).
  • Dans les analyses multi-variées des méta-analyses de régression de 10 études, un grand risque cumulatif de DT2 a été associée à un suivi plus long lors de la prescription de l'olanzapine (P <.001), et chez le sexe masculin (P = 0,002) (r2 = 1,00, P <0,001).

    Une plus grande incidence de DT2 a été associée à la prescription de la deuxième génération des antipsychotiques (P < 050) Et une diminution du diagnostic des troubles du spectre autistique.

    CONCLUSIONS ET INTÉRÊT :

    Bien que le DT2 semble rare chez les jeunes exposés aux antipsychotiques, le risque cumulatif et Le rapport de taux d'incidence étaient significativement plus élevés que chez les témoins sains et lors des contrôles psychiatriques.

    Le traitement par olanzapine et le temps d'exposition aux antipsychotiques ont été les principaux facteurs de risque modifiables pour le développement du DT2 chez les jeunes exposés aux antipsychotiques.

    Les antipsychotiques doivent être utilisés judicieusement et pour la durée la plus courte nécessaire. leur efficacité et leur sécurité d'utilisation doivent être surveillées de manière active.

    Les antipsychotiques en particulier ceux de deuxième génération (ADG) sont utilisés de plus en plus chez les jeunes, Bien que leur utilisation a longtemps été limitée au spectre de la schizophrénie. des études importantes ont montré l'efficacité des ADG dans les troubles non psychotiques, conduisant à l'approbation réglementaire pour le traitement de la manie bipolaire et de l'irritabilité associée aux troubles autistiques et syndrome de Gilles de la Tourette. Cependant, l'utilisation des antipsychotiques chez les jeunes à été élargi sensiblement trop à d'autres indications, y compris l'impulsivité, les troubles de l'humeur, les comportements agressifs, la dépression et l'anxiété.

    Le bénéfice/risque entre L'efficacité des antipsychotiques et les effets indésirables doit être équilibré, ce qui nécessite une information adéquate sur les risques à court et à long terme (surtout). Pourtant, on sait peu sur les risques à long terme.

    Par rapport aux antipsychotiques de premiers génération (APPG), les ADG ont des effets indésirables beaucoup moins neuromoteurs, mais ont généralement des conséquences plus cardiométaboliques, y compris le gain de poids, la dyslipidémie et le diabète de type 2 (DT2). Ces complications cardiométaboliques peuvent commencer même après une exposition aux antipsychotique à court et à faibles doses, ils sont associés à une augmentation de la morbidité et la mortalité prématurée, ce qui le rend actuellement un sujet de préoccupation.

    Les effets indésirables cardio-métaboliques des antipsychotiques ont tendance à apparaître plus rapidement et largement chez les jeunes que chez les adultes.

    Chez les adultes, il existe un lien évident entre le traitement antipsychotique et la tolérance au glucose, la résistance à l'insuline, et le risque de DT2 qui semble varier selon les agents. Malgré l'utilisation importante des APDG chez les jeunes, le risque de DT2 est moins bien connu chez les enfants et les adolescents que chez les adultes comme un effet indésirable.

    Compte tenu de ces incertitudes, la faible base des données disponibles concernant l'étude des effets indésirables à long terme chez les jeunes traités par l'antipsychotique et qui s'avère difficile, et a vu l'importance de DT2 comme un facteur de risque potentiel pour les maladies cardiovasculaires, les auteurs ont procédé à un examen systématique et une méta-analyse pour évaluer l'incidence du DT2 chez les jeunes exposés aux antipsychotique par rapport à des contrôles psychiatriques et des cas témoins.

    Les résultats de l'étude montre bien que le risque de DT2 était significativement plus élevé chez les jeunes exposés antipsychotiques que chez les cas témoins, le nombre de cas en excès réels était faible, au moins pendant une durée moyenne (SD) suivi de 1,7 an (plage, 0.38-8.81 ans). Néanmoins, l'importance clinique de ces conclusions est soulignée par l'étude montrant augmentation de la morbidité et de la mortalité associée à une apparition précoce DT2. La pertinence de nos résultats est encore soulignée par le fait que DT2 est seulement le résultat le plus grave d'une interaction entre l'exposition aux antipsychotiques et les facteurs génétiques, le style de vie qui conduisent à l'obésité et la résistance à l'insuline, ce qui, en eux-mêmes présentent des risques graves pour la santé, en particulier lors d'apparition précoce. Notre méta-analyse identifié 3.1 et 3,6 cas en excès de DT2 pour 1000 contrôles psychiatriques et cas-témoins sains, respectivement, ainsi que d'un excès de 1,4 et 2.4 cas de DT2 pour 1000 patients-années d'exposition antipsychotique ou de suivi par rapport aux contrôles psychiatriques et cas témoins/sains, respectivement. Ce risque accru doit être équilibré avec soin contre les avantages potentiels des antipsychotiques et souligne la nécessité pour les prescripteurs pour épuiser les alternatives de traitement à faible risque avant d'initier un traitement antipsychotique et de surveiller régulièrement les jeunes pour le gain de poids et des anomalies métaboliques.

    Les résultats de cette méta-analyse indiquent une association entre un traitement antipsychotique et un risque accru pour le développement du DT2 chez les jeunes.

    Ces risques doivent être pris en compte dans l'évaluation des risques et des avantages cliniques lors de l'initiation ou la poursuite du traitement antipsychotique dans ce groupe d'âge. Bien que les taux d'incidence absolue sont minimes (au moins pendant une période moyenne de suivi de 1,7 ans), les antipsychotiques devraient seulement être utilisé lorsque des interventions à faible risque ont échoué, et aux profils de la tolérabilité qui devraient influencer le choix antipsychotique, y compris l'évitement des olanzapine.les antipsychotiques doivent être utilisés judicieusement et pour la plus courte durée nécessaire. En outre, la surveillance de routine et proactive des facteurs de risque cardiovasculaire devrait être appliquée lors de la prescription des antipsychotiques pour les jeunes. Les patients et leurs soignants doivent également être informés des éventuels effets indésirables et soutenu dans la lutte contre le risque cardiométabolique avec une alimentation saine et l'activité physique.

    • Dr Tabril Taoufik
    • Service de psychiatrie
    • CHU HassanII Fès
    • Le 28/04/2016

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