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Les thymorégulateurs chez l'enfant et l'adolescent


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Le TB de type I chez l’adolescent est aujourd’hui clairement reconnu; sa prévalence est estimée à 0,1 % . En revanche, les TB chez l’enfant prépubère restent largement controversés. Aux États-Unis, une majorité de cliniciens et de chercheurs dans ce domaine préfèrent utiliser la terminologie de Severe Mood Dysregulation (SMD) ou de Temper Dysregulation Disorder with dysphoria (TDD) pour qualifier les enfants jeunes présentant un phénotype large de TB. La terminologie de TDD vient d’être proposée par le DSM V Childhood and Adolescent Disorders Work Group.

l’indication principale de prescription des traitements thymorégulateurs (sels de lithium, anticonvulsivants) chez l’enfant en psychiatrie concerne les troubles bipolaires (TB), Comme ils peuvent être également indiqués dans le cadre de troubles du comportement. La durée de traitement de l’épisode aigu est de 4 à 6 semaines (ou 8 semaines pour le lithium).

En cas d’absence de caractéristiques psychotiques, une monothérapie avec un thymorégulateur (lithium, Divalproate, Carbamazepine) ou un antipsychotique atypique (olanzapine, rispéridone, quétiapine) est recommandée. En en cas de réponse insuffisante, une deuxième molécule parmi celles-ci pourra être prescrite (plutôt association de deux thymorégulateurs que d’un thymorégulateur et d’un antipsychotique atypique). En en cas de non-réponse aux différentes molécules ou une mauvaise tolérance, un traitement par électroconvulsivothérapie (pour les adolescents seulement) ou clozapine (pour les enfants et adolescents) est alors préconisé. S’il existe des caractéristiques psychotiques, un traitement associant un thymorégulateur et un antipsychotique est recommandé. En cas de réponse partielle, une association de trois molécules est alors préconisée, deux thymorégulateurs et un antipsychotique. Et encore si pas de réponse, un traitement par électroconvulsivothérapie ou clozapine est possible.

Pour évaluer l’efficacité des thymorégulateurs dans l’indication des TB, nous avons choisi dans cette revue les études randomisées, contrôlées versus placebo, en double insu. Elles restent très peu nombreuses, alors que récemment plusieurs études sur l’efficacité des antipsychotiques en phase aiguë ont été publiées.

Aux États-Unis : la Food and Drug Administration autorise la prescription des sels de lithium dans le traitement curatif et prophylactique des épisodes maniaques ou mixte chez les adolescents âgés de plus de 12 ans (soit TB de type I). Récemment, est autorisée la prescription d’antipsychotiques atypiques (rispéridone, olanzapine, aripiprazole, quétiapine) et du valproate dans le traitement aigu de l’épisode maniaque/mixte (TB I) chez l’adolescent uniquement (à partir de l’âge de dix ans).

En France : les sels de lithium seuls ont l’AMM dans l’indication des TB à partir de l’âge de 16 ans (traitement curatif et prévention des rechutes).

Pour évaluer l’efficacité, certains études ont montré les résultats suivants :

  • Le lithium a montré son efficacité qui est significativement supérieure à celui du placebo.
  • Des études ont démontré une amélioration plus rapide avec la Rispéridone avec des taux de réponse aux scores YMRS de 78,1 % dans le groupe rispéridone versus 45,5 % dans le groupe divalproate de Na
  • l’efficacité du divalproate associé à la quetiapine est comparée au divalproate associé à un placebo dans un groupe de 30 adolescents âgés de 12 à 18 ans présentant un épisode maniaque ou mixte
  • L’efficacité thérapeutique évaluée par le score à la YMRS est significativement meilleure avec l’association médicamenteuse divalproate et quetiapine qu’avec le divalproate seul (87 % vs 53 %, p = .05)
  • Les auteurs de ces études préconisent la poursuite du traitement prophylactique par lithium tout au long de l’adolescence.

Il n’existe que peu d’études qui ont évaluée la tolérance des sels de lithium chez les sujets jeunes. Les effets secondaires d’origine neurologique seraient plus fréquents chez les jeunes enfants.

Les effets secondaires induits par le valproate de sodium sont représentés par des nausées, des vomissements, d’ataxie, des tremblements, d’alopécie, d’une augmentation de l’appétit avec prise de poids et d’une toxicité hépatique qui est peut être létale.

  • Dr Hlal Hayat
  • CHU Hassan II Fès
  • Le 29/12/2012

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